Lagoon Seventy 8

Lagoon Seventy 8

Lagoon - Groupe Bénéteau

Incontestablement, ce catamaran de 23 mètres, présenté en première mondiale au Cannes Yachting Festival, n’aura laissé personne indifférent. Doté d’une habitabilité plus que généreuse, il est proposé en trois versions cabines. Le jour de l’essai il était à la veille de traverser l’Atlantique… sans avitailler grâce à son impressionante autonomie à huit nœuds.

En empruntant la panne réservée aux catamarans, on ne peut que le voir, imposant mais dégageant une certaine classe, qu’il doit au designer extérieur Patrick Le Quément, un talent qui nous vient du milieu automobile (Renault), ami de l’architecte naval Marc Van Peteghem, auteur pour sa part du dessin de carène. Spécialiste reconnu du multicoque, avec son associé Vincent Lauriot-Prevost, il a dessiné des voiliers de course qui ont glané des records et il a contribué à la conception d’USA 17 Oracle, vainqueur de la Coupe de l’America 2010. Quant au design intérieur, il a été confié à un bureau lui-aussi réputé : Nauta Design qui a à son actif, entre autres, le plus grand yacht du monde : Azzam, 180 mètres, pas moins ! Que du beau monde, hautement compétent, pour la naissance du Seventy 8. Le chantier Lagoon a d’ailleurs été le premier à détecter l’intérêt des plaisanciers pour le catamaran de croisière (stabilité en mer, espace très intéressant sur le pont principal et bon rendement, soit souvent une autonomie très intéressante). D’où une indéniable réussite, tout d’abord dans le segment de la voile, puis pour des catamarans à moteur, pour lequel les demandes se sont faites de plus en plus pressantes, notamment dans la tranche des 40 à 60 pieds. Le constructeur bordelais qui appartient au groupe Bénéteau aura encore du flair en abordant le segment des plus de 20 mètres, avec le Seventy 7 à voile et depuis cette année le Seventy 8, un motor-yacht. Une rapide étude auprès de certains motoristes guidera le bureau technique vers la marque américaine John Deere dont les blocs, connus pour leur robustesse, sont "marinisés" par Nanni Diesel. Soit 2 x 580 ch avec une transmission classique à ligne d’arbre et une garantie allant jusqu’à 4 000 heures d’utilisation. Nous apprenons en préambule qu’à 8 nœuds, et avec une réserve de carburant de 8 500 litres, le Seventy 8 offre une autonomie transatlantique : 4 500 milles, largement de quoi rallier Fort Lauderdale depuis Gibraltar (3 900 milles). Ce qui fut réalisé en octobre, afin d’être présent au fameux salon floridien. Restons modestes et contentons-nous de quelques heures au large de Mandelieu La Napoule…

Aucune vibration et un niveau sonore très raisonnable
Les deux cales moteur sont accessibles au niveau de la poupe, rien que de très normal puisque les John Deere reposent à l’arrière de chaque coque. Nous optons, dans un premier temps, pour le poste de pilotage extérieur du fly qui dispose d’une console tout à l’avant et d’un fauteuil réglable électriquement. Autant dire que depuis ce point culminant la visibilité est aux trois-quarts parfaite. Une surveillance vidéo permettra de contrôler l’arrière du bateau lors des manœuvres. La coque de type semi-déplacement s’élève très légèrement sous la pression des moteurs et met une trentaine de secondes avant de se stabiliser à sa vitesse maxi : 18 nœuds. Selon le principe d’une réduction du régime de 15 % environ pour la croisière, soit 1 700 tr/mn, l’allure est de 15 nœuds et l’autonomie de 820 milles. Mieux encore, la vitesse économique, 12,6 nœuds, est non seulement des plus douces et des plus calmes avec un niveau sonore de seulement 58,5 dBA dans le "monospace" du pont principal et de 54 dBA dans la master, mais elle rallonge encore les distances avec une autonomie de 1 100 milles. D’autant que les plaisanciers qui ont déjà misé sur des Lagoon de cette taille, consacrent pour la plupart une grande partie de leur temps à la navigation. Voilà de quoi mettre à mal cette statistique qui veut que la moyenne des heures passées à tracer des sillages est de 200 heures par an… Reste la problématique de la place de port, les marinas étant plus habituées à accueillir des monocoques d’une largeur moindre. Un espoir : face à la demande, les sociétés gérant les ports cherchent et parfois trouvent des solutions, comme La Napoule qui a dédié un de ses quais aux multicoques.

Une vue panoramique à 360 degrés
L’un des points forts de ce Seventy 8 est sans aucun doute l’espace commun intérieur du pont principal qui regroupe salon, salle à manger, cuisine, meuble TV (écran de 55 pouces), timonerie, et qui est doté de vitres à mi-hauteur sur toute sa périphérie. On constate en premier lieu une clarté dominante qui confère à ce lieu un pouvoir d’attraction évident. Avec cette vue mer quasi permanente, on se sent comme sur une immense terrasse protégée. Pour ce qui est du design et de la décoration, le cabinet Nauta a tiré un excellent parti de cet intérieur lumineux. Compte-tenu de l’éclairage naturel abondant, il a misé sur des placages de bois reconstitué foncé du fournisseur Alpi, soit de la bonne facture en général. Pour autant, le client aura le choix entre plusieurs teintes, plus claires par exemple. Sur ce numéro un de série, la cuisine est intégrée à l’espace commun et occupe quelques mètres sur bâbord. Elle demeure discrète et laisse apparaître l’équipement nécessaire à la confection de mets de qualité. Certains armateurs préfèrent toutefois ne pas avoir à subir les odeurs et le bruit des casseroles ou autres ustensiles. Pour eux la cuisine sera reléguée dans la coque bâbord, à l’arrière ou à l’avant, quel que soit le nombre de cabines.

Une master très "zen"
Honneur à la cabine propriétaire située dans la coque tribord, occupant un bon tiers de la longueur et disposant de son accès privé, depuis le salon. Sa décoration est sans conteste réussie. On apprécie la hauteur sous-barrots de 2,10 m ce qui devrait convenir à la clientèle américaine. Le lit "king size" fait face au bordé offrant deux grands hublots, histoire de se repaître du décor extérieur lors des mouillages. Mieux : vous ancrez face à l’Est et le matin vous commandez l’ouverture du balcon pour saluer le soleil. Grâce à cette petite terrasse affleurant l’eau et équipée d’une échelle, les baignades sont au programme. La cabine propriétaire fait l’unanimité. Et la VIP, placée à bâbord, ne manque pas d’atouts eu égard à son niveau de confort et à son volume. En dehors de cette dernière et de la master, le Seventy 8 peut rassembler : soit une troisième cabine de type double, soit une quatrième (avec couchettes twin). On comptabilise donc trois versions cabines de couchage : trois, quatre ou cinq. Dans tous les cas, chaque cabine possède sa propre salle de bains. Ajoutons à cela deux autres possibilités : la cuisine sur le pont principal ou, en contrebas, dans la coque bâbord, à l’arrière ou à l’avant. Le modèle que nous avons essayé présentait une seule cabine équipage avec deux couchettes superposées et une salle de bains indépendante.

De vastes espaces extérieurs
Ils sont au nombre de trois dont la poupe et son cockpit qui est protégé par la casquette du fly. Un catamaran peut se vanter de cet espace, dans la majorité des cas réputé convivial, comme à bord du Seventy 8, avec une banquette arrière au niveau du tableau et un carré pour 6 à 8 personnes à tribord, où l’on prendra les repas. En face un sofa fait office de méridienne. La poupe sert de lieu de détente grâce une surface suffisante composée de la jupe de chaque coque et d’une plate-forme centrale hydraulique qui s’immerge pour faciliter la mise à l’eau de l’annexe. Notons que ce cata ne possède pas de garage fermé… Cap sur le pont avant et là, bonne surprise, non seulement on découvre un salon en contrebas qui sera très prisé lors des mouillages ou dans les ports mais la surface entre les deux coques, d’habitude garnie d’un trampoline, est sur le Seventy 8 devenue une immense terrasse, grâce à une pièce moulée en polyester qu’un plancher en teck rend encore plus accueillant. Des transats nous attendent, place au farniente ! Et du bon temps on en prend également sur les 35 m2 du flybridge, surmonté d’un toit ouvrant. Au choix, une séance d’U.V sur les chaises longues ou un repas servi rapidement grâce au meuble cuisine et son grill, à portée d’assiettes. Ici, le poste de pilotage est un rien plus imposant qu’à l’intérieur.

Comment ne pas être dithyrambique à son sujet. Le Lagoon cumule les bonnes appréciations. Avec ses 350 m2 de surfaces à vivre (extérieures et intérieures), son niveau de confort élevé, ses nombreuses versions d’aménagement, ses rangements multiples et son autonomie hauturière, il est parti pour réaliser une belle carrière, en Europe et dans le monde.

Article via Yacht Class : https://yachtclass.mc/lagoon-seventy-8.html
Texte : Alain Brousse – Photos : Nicolas Claris

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